Il y a une semaine encore Carole était ma meilleure amie. Aujourd’hui c’est différent. On s’est rencontré en maternelle et depuis on ne s’est jamais quitté. Au début, elle habitait deux rues derrière chez moi, mais il y a 5 ans ses parents ont déménagés pour aller vivre la ville voisine. Enfin, ici la ville la plus proche est à 350 kilomètres alors ce n’est pas facile de se voir souvent. Mais on se téléphone, une fois par semaine. C’est peu, mais on n’a pas eu le choix. L’an dernier, au mois de septembre pour notre rentrée en seconde, on s’appelait une trentaine de minutes par jour, mais la note a été si rude que mes parents m’ont privée d’argent de poche pendant 6 mois pour les rembourser. Quant à Carole, elle a du travailler avec son père pendant les vacances pour se faire pardonner. Je crois que nos parents n’ont pas compris à quel point c’était important pour nous de partager nos émotions à ce moment là. Moi j’étais tellement terrifiée, que je ne pouvais rien avaler le matin avant de partir et arrivée le milieu de la matinée, je tombais systématiquement dans les pommes. « Toujours fidèle au rendez-vous ! » comme disait l’infirmière. Elle avait pris l’habitude de me préparer un petit déjeuner pendant la récrée. Et puis au bout d’un mois cela passa, j’avais pris mes marques au lycée et le stress avait cessé. Carole, pendant cette même période me racontait tout ce qu’elle vivait. Elle était dans un lycée en banlieue, une « banlieue chaude », comme disent les assistantes sociales du bahut. Et de ce qu’elle me disait, oui, c’était dangereux. Elle réussi à intégrer le groupe des meneurs au bout d’un mois ce qui lui permis de s’assurer une protection et une tranquillité. Alors oui, on a abusé du téléphone, mais à ce moment précis nous en avions vraiment besoin. Ce matin, Carole est repartie par le train après une semaine de vacances à la maison. Elle avait les yeux tous rouges d’émotion et j’ai bien cru qu’elle allait pleurer. Je ne voulais pas qu’elle pleure car j’aurais sûrement craqué moi aussi et je déteste pleurer devant mes parents. Pendant toute la durée des vacances, nous avons repris doucement contact. Cela faisait 2 ans qu’on ne s’était pas vu et c’est incroyable ce qu’elle a changé. J’imagine que moi aussi. On a revu les anciennes copines et mangé des glaces dans le parc où on jouait étant petites. On s’est raconté nos vies au lycée montré des photos, échangé nos fringues. Un soir, ou plutôt une nuit car il était bien 2 heures du matin, on en est arrivé à parler de sexualité. Au lycée, tout le monde en parle, c’est à celui qui le fera le premier et on ouvre même les paris pour savoir avec qui. Sauf que là, dans le noir, à chuchoter depuis des heures, la question exigeait une réponse sincère. Alors, réponds, tu l’as déjà fait ? Non t’es folle ! répondis-je précipitemment Quoi ? ça ne te tente pas ? Nan, ce n’est pas ça, c’est que je n’aimerais pas que ce soit avec n’importe qui c’est tout. Baratineuse ! murmura-t-elle. Je suis sûre que tu as un mec en vue ! ce n’est pas possible que tu ne fantasmes pas ! Elle avait dans la voix une sorte d’impatience, comme si cette réponse était capitale pour elle. Moi, je ne savais plus trop comment me sortir de cette discussion, je ne voulais pas en parler et en même temps j’avais tellement envie de lui dire tout. Mais j’avais peur et je ne voulais plus lui mentir. Tu dors ou quoi ? Accouche ma vieille ! Ecoute Carole, je ne sais pas si j’ai vraiment envie d’en parler ce soir. Quoi ? tu me lâches sur un sujet brûlant ? nan t’as pas le droit ! écoute moi j’ai des tas de révélations à te faire alors soit on se dit tout, soit c’est vraiment plus la peine d’avoir une meilleure amie ! Elle n’avait pas tort, si je ne pouvais rien lui dire à elle à qui en parler alors ? Ok, ok, tu as gagné c’est bon. Je vais te raconter. Je veux juste que tu me promettes que ce que je te dirais ne changera rien à notre amitié. Promets ! Putain, c’est quoi ! Promets ! redis-je. Ouais promis, alors, je boue ! J’avais des sueurs froides et l’envie de partir de la chambre en courant. Mon cœur s’est emballé d’un coup martelant ma poitrine comme s’il allait me transpercer et bondir hors de moi. Je retenais ma respiration pour cacher ma panique. Et puis j’ai petit à petit dévoilé mon secret, comme on entre dans l’eau froide après un bain de soleil prolongé : un orteil après l’autre. Je lui ai raconté mes rêves d’amour : D’abord je m’approcherais doucement pour l’embrasser, je sais que ses lèvres sont douces. Dans le même temps je caresserais son corps, svelte et dessiné avec une précision de maître. Je laisserais mes mains découvrir son corps, lentement, sans à-coups. Je sculpterais de mes mains ses courbes magnifiques que je goûterais ensuite par quelques coups de langue délicats. Je bénirais son ventre de mes baisers et plongerais ma tête jusqu’à son sexe brûlant. Arrêtons nous un peu à cet endroit veux-tu ? Je ne l’entendais plus que respirer, elle émis juste un petit gémissement pour acquiescer et me laissa poursuivre : Je commence par quelques caresses, prenant mes repères, découvrant les reliefs et les odeurs du plaisir que je sens déjà monter. Ses frémissements me pressent, me guident. Je veux sucer goulûment cette merveille qui s’offre à moi. Y déposer ma salive bouillante d’excitation, avoir le goût de son intimité sur les lèvres et sur les doigts. J’entends son souffle devenir de plus en plus court, de plus en plus fort, avec ça et là quelques cris étouffés. Ma main parcourt cette étendue d’un rose tendre, effleure, presse, pince, relâche, titille et étire. Ma bouche en fait tout autant dans un ballet de langue, de dents et de lèvres, j’aspire et j’avale tout ce qui s’extrait de cette oasis de jouissance. Puis j’approche ma chatte humide et débordante de plaisir comme un gouffre d’amour et je la colle contre moi. Déjà elle respire plus fort comme au bord de l’orgasme et … Elle ? Cria Carole. Elle ? tu as dis elle ! Oui elle. Dis-je honteuse mais soulagée que cela soit sorti si magnifiquement. J’aurais voulu voir son visage à cet instant précis. J’avais à la fois peur et j'étais toute excitée de ce que je venais de raconter car dans mes rêves, c’est elle, Carole, qui est « elle », qui soupire et qui râle de plaisir. Le temps me parut soudain être une éternité, que dire ? Que faire ? Je n’aurais pas du te le … Je n'eus pas le temps de finir ma phrase. Elle me donna un baiser, le transforma geste après geste tel que je l’avais décrit et me fit vivre le plus doux des songes jusqu’à l’extase mutuelle étouffée dans les oreillers. Jusqu’à son départ nous avons fait l’amour tous les soirs.
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