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La sorcière de Wolfstone

Magie secrète au coeur des mots

Photo du rédacteurElssa de Wolfstone

Le rituel

Lucie aime le lundi. Ce matin quand le réveil a sonné elle simplement sourit. Puis elle s’est levée, a préparé son thé, est allé sous la douche, est revenue boire son thé, a enfilé son manteau et est sortie pour se rendre à son travail. Après quelques tâtonnements professionnels, elle s’est découverte un talent comme « donneuse de voix ». Eux ils disent comédienne. Mais c’est trop généraliste et elle préfère mettre un peu de poésie dans ce métier difficile en lui donnant une touche de mystère. Depuis deux ans elle prête sa voix à des publicités diverses. Elle aime son métier, mais il y a parfois le lundi un enregistrement régulier particulièrement rébarbatif. Alors Lucie a trouvé depuis peu un rituel efficace pour pallier la morosité du lundi matin. Il est 9h, le studio vient d’ouvrir. Elle entre et comme toujours pose son sac près de la console de mixage. Léo est déjà là. Léo c’est l’ingé son. Il est plutôt mignon mais assez réservé. Un passionné de musique. Il a déjà tout préparé avant son arrivée. Il a réglé le pupitre, le siège et branché le casque et le micro. Elle n’a plus qu’à s’installer. Lucie encore mal réveillée pénètre dans la cabine de prise. C’est un endroit très cosy aux murs recouverts d’une sorte de mousse grise alvéolée et où traînent ici et là quelques câbles et une Gibson verte et nacre. Une fois la porte fermée, plus un son ne passe. De l’agitation du studio avec l’odeur du café et les klaxons légers de la rue on passe à un silence parfait et presque déroutant. Lucie aime cette absence de bruit si caractéristique. Le seul son qu’elle entendra pendant une heure sera celui de sa propre voix. Une voix amplifiée, ronde, chaude, épurée. Elle s’assoie, ajuste le casque et fais quelques essais pour que Léo puisse régler ses niveaux. Elle respire. Léo lance son habituel « C’est bon pour moi, ça tourne » et la voila partie pour une heure d’enregistrement de phrases courtes et répétitives. Après une ou deux pages elle prends un rythme de croisière et peut détacher son esprit et laisser ses réflexes faire le travail. C’est à partir de là que commence la phase de remise en route du lundi matin. Très lentement elle dégrafe le haut de son pantalon. Elle sait que le moindre bruit qu’elle fera sera enregistré et entendu par les oreilles avisées de son ingénieur. Alors elle est prudente, elle fait tout avec lenteur et précaution. Lorsque son pantalon est enfin ouvert, elle glisse délicatement sa main gauche dans sa culotte en satin blanc. Toujours avec prudence elle sent d’abord le duvet taillé, puis la douceur de ses lèvres fraîchement rasées et enfin une chaleur douce et moite... Elle s’y attarde longuement, jouant par petites pressions, mouvements légers alternés de quelques pincements délicats entre ses doigts. Il faut réfréner toute manifestation sonore et contenir les soubresauts éventuels que la montée du plaisir laisse échapper. Le temps d’une pause entre deux pages, elle se replace sur son siège et adopte une position plus confortable. Sa main devient plus pressante, elle est  humide et brûlante. Elle essai de contrôler sa respiration et parfois le ton de sa voix devient plus approximatif, il s’envole sur les fins de phrase et s’accélère légèrement. Le va et vient de ses doigts continue , sans retenue. Elle se connaît si bien qu’une simple pression à ce moment précis pourrait la faire partir dans un tourbillon de plaisir, mais elle prend son temps. Elle aime se faire attendre... Elle a passé une main sous son chemisier et caresse sa poitrine. Les tétons ont durcis. Quelques frissons la parcourent. La chaleur de ses doigts sur ses seins l'électrise. Il lui reste maintenant une page et sa main sur son sexe se fait plus experte. Elle sent le plaisir battre et réclamer délivrance. Sur le dernier mot de la dernière phrase elle enfonce son majeur au fond de son vagin, le presse contre la paroi et dans un soupir à demi audible de soulagement laisse éclater sa jouissance si longtemps contenue. Elle est sortie de ses rêveries post-orgasmique par la voix de Léo qui lui crie « merci, t’as bien bossé ». Elle se rajuste et sort de la cabine, prends son sac sous la console et regarde Léo qui lui dit : « c’est drôle comme tu as toujours les joues roses quand tu sors de là… » et il ose un clin d'oeil... Elle sourit et sors du studio. La semaine est en route...

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