Un matin au réveil j’ai entr’ouvert les yeux. Un filet de lumière passait l’épais rideau et ce que j’y ai vu ne quitte plus mon esprit. Je sortais de ces rêves aux goûts artificiels qu’on se plait à nourrir, un de ces doux moments où rien ne nous atteint, où rien ne nous effraie, où tout semble parfait. Encore toute embuée, la paupière alourdie de ce joli voyage, j’ouvrais péniblement cette forêt de cils pour goûter au matin dans sa robe de jour. Doucement m’éveillant, je me remémorais quelques mots, quelques phrases, chuchotés à l’oreille dans un élan d’amour. Un je t’aime par-ci, un tu me manques par là… des mots d’une douceur... Et j’y croyais si fort qu’un simple jet de lumière sur un tissu bordeaux me fit tourner la tête… L’espace d’un instant dans ce tendre matin, tu m’apparus penché, le regard apaisé comme si tu avais veillé sur mon sommeil toute la nuit durant. Guettant mes moindres geste, t’accordant sur mon souffle et protégeant mes songes… pendant ce peu de temps où je te contemplais, cette courte seconde à presque te toucher, je me senti vivante. Un sourire m’échappa avant que le soleil ne t’absorbe entièrement. Tu étais comme un ange au dessus d’une fleur, veillant à ce qu’elle soit la plus belle du jour, la plus grande, la plus fière, la plus rouge peut-être. J’ai refermé mes yeux pour te redessiner, mais tout s'est effacé… Le jour était levé. Chaque matin suivant j’ai souhaité te revoir, et qu'enfin plus jamais cette image ne s'envole. Que le soleil naissant ne t’emporte avec lui et que je puisse alors te dévorer des yeux toute une vie durant...
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La sorcière de Wolfstone
Magie secrète au coeur des mots
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