Ce matin elle croit mourir. Je l'aime quand elle meure. Elle cesse de contrôler ce qu'elle n'est pas. Elle offre ce qu'elle est. Je la laisse mourir. C'est l'âme qui pousse l'ego pour qu'elle naisse à elle-même, pure, sans tâche. Ce bras de fer est pourtant inutile... Je la regarde lutter là où il faudrait laisser aller. Elle a du mal à accepter ce qui est. Elle veut encore avoir raison. Elle est si belle quand elle se débat comme ça. Elle est si belle quand elle croit posséder. Elle serre les mâchoires. Ça forme un léger pli près de son oreille, un sillon sous la peau. C'est une sorte de tectonique des plaques. Quand elle se rebelle, son corps s'agresse et se déforme sous la pression des contradictions. Ma catcheuse, ma planète ! Le charme de l'humain dans la résistance. Sa beauté dans l'effort est aussi puissante que sa douceur dans l'abandon. Lorsqu'elle meure, elle cesse de se contorsionner, tout est fluide, tout est apaisé, son visage est lumière et son regard est tendresse. J'aime la regarder se tordre, puis mourir et renaître de ses cendres...
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La sorcière de Wolfstone
Magie secrète au coeur des mots
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